La fraise, emblème d'un terroir

La fraise et Wépion, c’est une longue histoire d’amour. L’amour que les Wépionnais portent à leur terroir. Elle a été embellie grâce au talent de Gustave Maison, le fondateur en 1969 du Syndicat d’initiative de Wépion et de la revue Wépion 2000. Associant la fraise au renard (le mot Wépion venant de Vulpes, le renard), il a créé et entretenu pendant près de trente ans une sorte de mythe fondateur dans lequel les habitants se replongent périodiquement avec délices.
Son ami Jacques Demeffe a embrayé en fondant avec lui la Confrérie du Renard et son Ordre de la fraise. Dorothée Houart, fokloriste formée par Marinus, une des plumes de Wépion 2000, a conçu et lancé le Musée de la Fraise. Emmenés par ce trio talentueux, les jeunes des années 70-90 ont animé le festival éponyme le long de la chaussée de Dinant avec un entrain et un succès inégalés.
Comment expliquer cet engouement ? Administrateur du musée, fils et père de fraisiéristes, Bernard Van Coppenolle raconte : « La culture de la fraise a connu son essor dès la fin du XIXe s. en même temps que se développait le tourisme dans la vallée de la Meuse. De nombreux habitants se sont mis à la produire et à la vendre le long de la chaussée. C’était une culture familiale, sur 3 ou 4 ares maximum, n’impliquant pas de gros investissements et offrant un revenu d’appoint à toute une population locale. Dans tous les foyers des “ vieux Wépionnais ”, on a gardé des souvenirs (photos, cartes postales, outillage...) de cette grande époque. » Et comme la fraise est considérée comme un fruit noble, qu’elle stimule les papilles gustatives, qu’elle est recommandée par les diététiciens et que sa couleur rouge carmin réjouit le regard, se sentir du pays de la fraise est une sorte de distinction à laquelle les Wépionnais tiennent beaucoup.

Pierre Dulieu avec la collaboration de Guy Lacroix

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