609 - Le parking de la place de l'Université - le clash entre la Ville et l'Université - un choix mal posé
Rappelons le projet : initié par la Ville, d’abord sur 3 niveaux, il a été porté à 5 niveaux pour 404 places à la demande du promoteur désigné, la SA Interparking.
Lors de la première enquête publique, qui date de mars 2019, les responsables de l’Université avaient refusé tout contact avec la presse, appliquant les vieux principes jésuitiques qu’il vaut mieux s’entendre avec l’autorité que de l’affronter, que la discrétion est la mère de la négociation. Le résultat fut que le projet a été retiré par la Ville pour réexamen.
Mais il faut croire que ce réexamen n’a pas été concluant, car, cette fois, l’Université sort du bois par la voix de son recteur Naji Habra et de la vice-rectrice chargée de la recherche, Carine Michiels, qui déclarent sans ambages : « la divergence de vues est totale ». Carine Michiels explique : « À plusieurs reprises, les représentants de la Ville sont venus nous voir. Nous leur avons fait visiter tous nos locaux. Mais ils n’ont pas tenu compte de nos objections.
Alors, sur ce point, c’est la rupture. Nous déposons notre rapport dans le cadre de l’enquête publique, en espérant être entendus par le fonctionnaire délégué. » Et si ce dernier délivre le permis ? « Nous irons en
recours. Nous nous battrons jusqu’au bout. Nous sommes déterminés. »
L'opinion de Confluent :
On voit qu’on est dans une impasse lorsque l’aménagement du territoire se laisse dicter par le prescrit de la mobilité, de surcroît incarné par la seule voiture automobile. Il faut, au contraire, donner la priorité à la fonction qu’on attribue à chaque quartier. Ici la fonction principale est « l’université intégrée à la ville », à la fois comme lieu de formation, de recherche et de vie. Elle le deviendra plus encore lorsque la Justice aura déménagé dans ses nouveaux murs, ce qui se fera dans 2 ans. Pôle central du Quartier latin, la place du Palais de Justice deviendra alors la « place de l’Université », lieu vibrant de vie d’où la voiture doit évidemment être exclue.
Pauvre voiture ! N’y a-t-il donc plus de place pour elle dans la bergerie namuroise ? Pas si vite. Ce serait faire mourir le centre-ville que de l’écarter de manière aussi radicale. Mais quels sont les besoins en places de stationnement ? Quelle est l’offre existante et en construction ? Quelles sont les alternatives ? L’hypercentre n’en est-il pas suffisamment pourvu avec le parking en construction au Grognon et celui projeté au square Léopold, s’ajoutant à ceux de l’Hôtel de ville et du Centre ? Ces questions doivent être étudiées. Le seront-elles dans le cadre des ateliers urbains annoncés récemment par la Ville ? On peut l’espérer.
L'analyse préalable des faits est aussi dans le numéro 609 : "Des dégâts incomensurables"
Pierre Dulieu
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